M'assoir sur la chaise d'osier.
Je me passe la main dans les cheveux qui à cette heure n'ont plus rien de lisse, de même que ma barbe projette son irrespect et mes yeux s'accroche à leurs valises respectives.
Les cendres froides trônent dans le vieux cendrier à coté d'un verre de whisky bas de gamme qui a laissé une brulure dans le fond de ma gorge. L’obscurité ambiante n'est dérangée que par la lumière blafarde de l'écran.
D’un geste coutumier je déboutonne mon pantalon et me passe la main sur le sexe.
il répond  le salopard, et prend vie dans mon boxer.
De la main gauche j'appuie sur les touches effacées de ce clavier garde-manger et ouvre le dossier du vice, planqué dans les méandres de l'ordinateur derrière des noms barbare comme SKX65845. La liste des films, photos et dessins s'affiche à mes yeux.
Qui aura de la chance ? La brune en latex noire ? La blonde en cuir ? La rousse en dentelle?
Ma main quitte mon membre qui se tient droit et fier pour caresser la souris puis la fesser du doigt sur sa gauche.
S’emballe alors un maelstrom d'image qui entraine ma main dans ces farandoles de luxure où dominas et soumis reproduisent le simulacre du coït, inversant les rôles d'un jeu mille fois éculé.
Mécaniquement je sens le plaisir monter. Génération Porno. Addict du net sexe. Mon dard répond au stimulus du virtuel.
Je fais une pause pour avancer le film au moment où, pleine de délicatesse, Elle lui crache dans la bouche tout en lui urinant dans le trou. Il faut de tout pour faire un monde non ? Blasé? Choqué ? non.. Plus rien ne  me choque. Je zappe. Je défile. Maitre de mon écran de mes envies. je choisis mes perversions dans la catalogue humain. D’un click j’accède aux délices de la décadence moderne.
J’arrête le défilement ou un gros Plug noir vient remplir le chien à quatre pattes, d'une autre main elle le caresse pour le faire bander. Quelques va et vient rapide ont raison du soumis qui dans un cri de cerf brame sa jouissance.
Mimétisme inconscient ou appropriations de la scène ? Je ne sais pas mais c'est le moment que je trouve pour venir également.
Le délice dure quelques secondes, si brèves secondes, si bref moment de vie.
Je ramasse le Kleenex  qui traine à coté de l'écran pour m'essuyer. Je referme mon pantalon.
J’allume une cigarette.
Demain ce sera la gauche, comme pour imaginer quelque chose de  nouveau en attendant que je la revoie...bientôt.