Le chevalier d'Acca Laurentia

L’angoisse, évidemment, ne s’apprend pas.
Georges Bataille

Samedi 25 octobre 2008, 19H00.
La voiture file sur l’autoroute qui relie Mouscron à Tournai. Le régulateur enclenché, je caresse délicatement la jambe d’Acca tout en cherchant un moyen de m’asseoir correctement, mon cockring ayant tendance à s’opposer au fauteuil.
« Muso. Tu te tiendras correctement, je compte sur toi. Respect, silence et honneur. Ne fais pas l’imbécile comme parfois tu sais le faire » me dit Acca.

Voila le décor planté, Une soirée chez miss lilith. Plus spécifiquement son Anniversaire.
Je suis resté longtemps dans le secret, avant qu’Acca ne cède sous mes sempiternelles requêtes afin de déterminer quelle était cette soirée surprise.
Le savoir fut bien sur, pire que l’ignorance, puisque que depuis la révélation je m’étais mis à stresser sur cet événement. Une soirée BDSM ! Chez une Dame installée ! Avec des pièces à vivre ! Glurps.
La première réponse apporta d’autres questions : Et comment je vais m’habiller ? Qu’est ce que je peux dire ? Il y a aura qui ? Louée soit La patience d’Acca qui me laissa débiter mes questions sans se démonter.

« Oui Ma dame, je ferai attention ».
Tournai. Ville superbe avec sa cathédrale, son canal et ses portes fluviales. J’avais renseigné l’adresse dans le GPS, mais en fait il me fut assez simple de trouver approximativement l’endroit, ayant passé deux ans de ma vie estudiantine dans le même quartier. (Si on m’avait dit à l’époque, que je passerai une soirée de ce genre…)
Le plus difficile fut de trouver une place de stationnement. Oh, pas qu’il n’y en avait pas mais c’est surtout que je suis très difficile dans le choix de celle-ci. C’est l’inconvénient d’avoir un véhicule neuf, et de ne pas vouloir se retrouver en fourrière après une belle soirée.
Après donc 3 tours de quartier, je trouvais enfin la place qui me convenait sous le regard dubitatif d’Acca.
[Aparté : oui oui Nanook et la Chatte.. pire qu’a Bruxelles ;)]
Arrivé dans la ruelle, Acca me demande de chercher la porte exacte,  ce que je m’emploie à faire. Diantre ! Pourquoi ne mettent-ils pas de plaque dans les vieilles rues ? Déconfit, je m’en retourne vers ma Dame pour lui avouer mon échec. Passablement énervée, celle-ci saute sur l’occasion du passage d’un couple laissant transpirer des goûts communs pour leur demander notre chemin. Bien cordialement, ceux-ci nous invitent à les suivre ce que nous faisons sur le pas.
Nous arrivons devant une porte solide à l’angle d’une rue, ou bien sur j’étais passé. Un petit regard rapide me confirme mon sentiment : pas de plaque, pas de numéros. Si en plus le destin se joue de moi …
L’homme qui nous avait indiqué le chemin sonne le glas, et c’est une Miss Lilith rayonnante vêtue d ‘une grande robe de cuir qui vient ouvrir. Hâtivement placé derrière Acca avec ma valise secrète, j’avance peu à peu à sa suite pour enfin arriver à hauteur de la Maîtresse de Donjon.

- « Acca ? »
- «  Oui muso ? »
- «  j’ai toujours un soucis dans ce genre de soirée ? Comment je dis bonjour ? Je fais la bise ? Je sers la main ? Comment savoir quel geste faire ? »
- «  muso. Parfois tu m’étonnes. Quand tu ne sais pas, sers la main ! Mais il serait bon que tu fasses un baise main Aux Dames « 
- «  Ah ? Comme ça ? » Lui dis-je, en prenant sa délicate main et en y apposant un gentil baiser.
-«  Mais non grand sot ! Ne touche pas la main avec tes lèvres. Effleure et fais semblant. » Me rétorqua Acca en cet après midi d’Automne.

Je me retrouve donc devant Miss Lilith qui me présente sa main tout en nous souhaitant la bienvenue.
Je me penche maladroitement et arrivée à quelques centimètres de sa peau je m’arrête et fais mine de la baiser délicatement. Réaction instinctive du primate que je suis parfois, j’accompagne quand même me mouvement de mes lèvres  d’un bruit de « smack » bien caractéristique. Avec un Zuuuuuuuuuuut en pensée je relève très vite les yeux pour m’apercevoir, du moins je le pense que personne n’a remarqué .Ouf ! Miss Lilith nous propose alors de monter dans la chambre du dernier étage pour nous changer. En prenant le pas d’Acca, je lance un regard circulaire afin de découvrir où j’ai mis les pieds. A ma gauche, une pièce rectangulaire où s’affaire autour de quelques verres des dominants(tes) et des soumis(es). Vers la droite un couloir part dans des recoins et laisse exprimer des voix montantes, féminines et masculines.
L’escalier, dont les marches sont noires est raide mais praticable. Au premier Etage j’aperçois une salle médicale avec sa chaise de gynécologie et une salle Rouge, ou trône une grande table et différents accessoires qui ne laissent que peu de doute sur leurs fonctions premières.
Au second étage, sur la droite une pièce noire où siége une croix de st André et des cages métalliques.
Sur la gauche, la chambre rose où sont posés les éléments dédiés à la féminisation. C’est dans celle-ci que nous déposons nos affaires. J’aide ma Dame à boucler ses talons, puis me déshabille afin de me parer de noir brillant.
Top en latex, Jupe de la même matière, poignet de force et botte de sept lieus…Mon uniforme.
Acca appose ma laisse et m’entraîne vers l’escalier pour rencontrer les convives.

A suivre.