Adoubement ( Partie 1)

Mardi 4 décembre 2 04 /12 /Déc 13:23

Adoubement ( Partie 1)

A 19h j'arrive chez elle. Nous nous installons dans les canapés afin de discuter des mondanités d'usage. Je pense qu'il est important de savoir être aussi dans la vie classique, d'échanger, de rire également. Elle partage cette idée et donc devant un verre de Morgon qui va nous accompagner toute la soirée nous relatons nos différentes aventures, commentons l'actualité. Elle me montre certaines tenues qu'elle a aperçues sur le net, me raconte certains commentaires entendus ici ou là. Je lui allume ses cigarettes, nous sommes en confiance.
«Bien mon tout beau maintenant tu vas devoir t’habiller». Ces mots sonnent comme le début de quelque chose d’autre.
Jouant avec son verre devant ses lèvres, elle me regarde alors que petit à petit j’ôte mes habits classiques, une fois nu je prends mon shorty de latex que j’enfile rapidement. Une cagoule ouverte sur le visage, vient compléter ma tenue.
Je m’approche d’elle et me mets à genoux sur mon tapis, mon cœur accélére.
-«Ne t’avais-je pas demandé quelques menus travaux mon tout beau?»
-«Oui, Acca. J’ai réalisé ce que tu m’as demandé. J’y ai mis toute ma force, tous mes espoirs et toutes mes peurs, j’espère que tu aimeras»
Je prends le tube de carton que j’ai préparé et lui tends en Offrande, la tête baissée.
Elle se saisit du rouleau à photo et en débouche le haut.
Délicatement elle en sort les deux papiers que je lui offre.

Je me souviens de sa demande faite via le net :
«J’aimerai que tu te dessines pour moi. Que tu te représentes comme tu veux être pour moi. Comment tu te vois. En parallèle, je veux que tu écrives ce que tu ressens et ce que tu veux faire, ce que tu veux de moi. As-tu compris? Tu me remettras tout ça en main propre lorsque tu viendras dans ma tanière et en fonction de ce que tu as à dire j’aviserai de ce que je ferai de toi.» Je lui avais répondu un simple mais véritable. «Oui Acca».

Pour Elle, j’ai ressorti mes pinceaux que je n’avais plus tenus depuis une bonne année. Une nuit froide, en transe, je m’étais exalté à retranscrire mes volontés par le biais d’un être tout de latex vêtu. Une position de soumission tendue vers un unique but, Elle. Un lavis d’encre de chine s’était présenté à moi comme la meilleur technique. Le résultat était ce que je pressentais. Au centre un caractère noir auréolé d’une couche de lumière. Tout autour, des zébras de noirs et de gris convergeants vers le personnage. Dans le noir, la lumière apparaît toujours. (1)

-«Il est magnifique mon tout beau, je te remercie».
Elle aime!!! Yes!! Je suis aux anges!! Je pensais bien qu’elle aimerait mais impossible d’être sur à 100%. Là c’est bon! J’ai rempli une partie du contrat. Mon cœur bat plus vite. Je ne veux que lui plaire.
-«et ensuite? Ah bien! mon tout beau c’est très joli. Mais je pense que ce serait mieux si tu me le lisais.»
Elle me tend la missive et je commence la lecture en lui demandant clémence pour mes pauvres talents d’orateur. De ma position à genoux, je lis les différents vers que je lui ai écrit.
Des alexandrins qui ne sont pas forcément d’une qualité littéraire importante mais qui sont le reflet des sentiments que j’ai pour elle. (2)
Une fois celle-ci terminée, je relève la tête pour la regarder et j’aperçois alors ses grands yeux ouverts vers ma personne. La pénombre et le moment fort m’ont peut être induit en erreur mais je jurerais avoir aperçu un début de larme. Dans tous les cas, je savais qu’elle avait aimé, il existe des regards qui sont plus vrai que des paroles. Lorsqu'on les croise on sait.

-«c’est superbe mon tout beau. Merci. Viens à mes pieds.»
Je m’approche d’elle et je pose ma tête sur ses genoux. Tout en caressant ma tête de ses mains douces elle me dit ceci.» Vraiment très beau, je comprends tout ce que tu as voulu me dire et prends tes offrandes avec plaisir. Je pense même que je vais encadrer le dessin.»
Me relevant la tête et prenant un regard plus grave, je l’entends déclarer «je t’accepte comme chevalier mus’o. J’essaierai de t’amener là où tu veux aller et je suis fière de ce que tu m’offres. Prends le harnais sur la table et amène le moi»
je m’exécute avec hâte lui amenant le lourd morceau de cuir et de métal que j’avais déjà vu mais que je ne pouvais mettre pour cause de jeunesse m’avait elle dit en souriant.
Je la sens poser le harnais. Les sangles se ferment les unes après les autres. Bien qu’alourdit j’aime cette sensation d’enfermement, d’incapacité à bouger librement. Une érection vient me le rappeler et instinctivement je place mon bas ventre contre sa jambe.
Elle s’arrête et me pose une main sur le sexe. «Bon petit mus’o, on dirait que ça te met en forme? Mais patiente, nous jouerons après. Tu ne devais pas me présenter quelque chose?»

Damoclès (3). Je n’y pensais même plus…pourquoi maintenant?
Mais je tiendrai parole. Je lui ai dit que je la lui présenterais et que de moi-même je demanderais qu’elle officie sur mon être.
Tenant la boite métallique à deux mains en position d’offrande je lui dis donc «Mon Acca, pour expier mes fautes, je te demande d’utiliser Dames au clés sur moi»
-«Bien mon tout beau, ce que je ferai.» Je la vois prendre la boite de mes mains et la poser sur ses genoux. Instinctivement je baisse la tête et positionne mes mains derrière mon dos.
Elle sort alors de la boite terrorisante deux médailles argentées et me les présente devant les yeux. «Voila pour toi mon tout beau. Une avec ton nom et une avec ton voeux»

Inutile pour moi d’essayer de retranscrire ses paroles, elle l’a merveilleusement fait dans son blog. Je vous en livre un extrait.

Corps offert et incliné, esprit vif et coeur vivant.
Tu porteras à ton cou ton nom gravé dans le métal en lettres majuscules droites et solides, tel que tu t'offres à moi.
Et ton voeux en lettres courbes et fines, ton talon d'Achille, ce vers quoi tu tends un peu plus chaque jour. (4)
Puisses-tu être fier de ce que tu es comme je le suis de ce que tu m'offres.
A l'image de ce dessin que tu fis pour moi tu seras coeur de lion vaillant et serein dans ta peau d'ébène.

Instant magique, je prends les médailles dans les mains. Les tournes et les retournes. A ce moment c’est peut être moi qui ai une larme dans les yeux.
Je les lui rends. «Mon tout beau le collier arrivera plus tard, en attendant je vais les attacher aux harnais. Avance toi.»
Je m’exécute immédiatement et me laisse guider par ses mains douces. Je suis fier, heureux.. je bande encore plus fort. Une fois son office réalisé je me recule un peu en j’entends alors pour la première fois ce bruit qui me suit maintenant depuis quelques temps. Un tintement. Deux médailles qui s’entrechoquent et me rappellent mes choix.
Un mousqueton qui s’attache à mon harnais me ramène au réel. Tu viens de m’accrocher une fine laisse de métal.
Tout en me tirant vers toi tu me déclares à l’oreille : «Tu es à moi maintenant»

A Suivre.

(1) un scan du dessin est disponible sur son Blog.

(2) Le texte est disponible dans la catégorie Nota bene

(3) Le texte de Damoclès est disponible dans la catégorie Nota Bene
(4) la photo de la médaille est disponible dans l’album photos My pics